Arrêtez de survivre, commencez à vivre : voulez-vous aller bien ?

Il y a dans chaque existence un moment précis, souvent discret mais puissamment révélateur, où une question simple en apparence, presque désarmante par sa nudité, vient frapper à la porte de notre conscience comme un murmure ancien qui demande enfin à être entendu : voulez-vous vraiment aller bien ?
Et dans le silence suspendu qui suit cette interrogation, dans cet intervalle infime où le mental ne sait pas encore comment réagir, survient une réponse intérieure, pas celle que l’on formule avec des mots, pas celle que l’on prononce pour satisfaire les attentes, mais celle que l’on ressent profondément sous la surface, là où ne reste aucune place pour la façade ou pour le mensonge ; une réponse qui n’a rien d’un “oui” mécanique lancé par habitude, ni d’un réflexe automatique, mais qui ressemble plutôt à un regard honnête tourné vers soi-même, un regard nu, vrai, transparent, sans détour et sans compromis.

Et pourtant, si l’on prend la peine d’observer nos comportements quotidiens, nos choix répétés et nos habitudes installées depuis longtemps, on se rend compte que ce “oui” intérieur, que l’on croit si évident, ne l’est pas toujours autant qu’il devrait l’être, car nous affirmons vouloir aller bien tout en maintenant des manières d’être qui nous éloignent du bien-être que nous prétendons rechercher ; nous disons vouloir être en forme alors que nous continuons à manquer de sommeil, nous désirons la paix intérieure mais entretenons des pensées lourdes, des rancœurs dormantes, des blessures anciennes, des colères que nous n’osons pas reconnaître, nous rêvons de relations apaisées mais évitons les conversations qui permettraient justement d’apaiser ce qui nous fait souffrir.

Ce paradoxe n’a rien d’illogique : il est profondément humain, car vouloir aller bien exige infiniment plus qu’un simple souhait ; cela demande une décision consciente, une forme d’engagement intime envers soi-même, parfois intimidant, parfois dérangeant, parce que changer implique inévitablement de quitter ce qui nous est familier, même lorsque ce familier nous blesse, même lorsque cet inconfort est devenu notre refuge par habitude, et beaucoup préfèrent la sécurité de cet inconfort connu plutôt que l’inconnu exigeant du vrai changement.

Vouloir aller bien commence donc par un retour vers soi, un mouvement intérieur d’introspection sincère où l’on accepte, sans se fuir, de se demander : qu’est-ce qui me retient dans cet état ?
Quelles habitudes, quelles pensées, quelles croyances, quels gestes automatiques me maintiennent dans un mal-être que je connais par cœur, au point d’en avoir fait une partie de moi ?

Cette étape peut être inconfortable, parce qu’elle nous invite à reconnaître notre propre responsabilité dans notre souffrance, mais c’est justement cette reconnaissance qui libère, car au moment où l’on voit clairement ce qui nous entrave, quelque chose en nous, presque imperceptiblement, se remet à bouger, à respirer, à espérer, retrouvant déjà la possibilité d’agir et de transformer.

Vouloir aller bien, c’est accepter de lâcher ce qui ne nous sert plus, c’est s’autoriser à guérir et à changer, c’est oser s’ouvrir à d’autres façons d’être et de penser, c’est accueillir la vulnérabilité qui accompagne chaque transformation, c’est reconnaître que ce chemin n’est jamais linéaire, qu’il comporte des hésitations, des retours en arrière, des élans et des replis, mais qu’il peut pourtant nous transformer profondément, silencieusement, durablement.

Aller bien demande de la patience, de la douceur, du courage ; cela se construit à travers de petits pas répétés, parfois maladroits, parfois timides mais toujours vivants : choisir une pensée un peu plus apaisée, choisir de prendre soin de son corps même lorsque l’on en a peu envie, choisir une parole un peu plus vraie, choisir un geste qui nous rapproche légèrement de ce que nous voulons devenir, choisir un acte minuscule mais aligné, encore et encore.

La clé, c’est de commencer, pas demain, pas lorsque toutes les conditions seront réunies, pas lorsque nous nous sentirons parfaitement prêts, mais aujourd’hui, ici, maintenant, avec ce que nous avons, avec ce que nous sommes, avec les forces du moment et les fragilités du jour.

Si vous lisez ces mots, prenez un instant pour respirer profondément, pour sentir ce qui se passe en vous, et reposez-vous cette question avec une sincérité nouvelle :
Est-ce que je veux aller bien ?

Si la réponse est oui, même timidement, même en tremblant un peu, même à peine, alors quelque chose peut déjà commencer, un premier pas, un premier mouvement, un premier changement, car votre bien-être n’est pas un rêve lointain réservé à plus tard ; il est une possibilité réelle, présente, vivante, qui s’ouvre à partir du moment où vous choisissez d’y croire et d’avancer vers lui, même doucement.

Tout commence par cette question.
Et par la vérité avec laquelle vous y répondez.

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