Les 4 Étapes pour Comprendre et Apaiser l’Ego
Il arrive un moment, dans le parcours de chacun, où l’on commence à regarder sa propre vie non plus comme une simple succession d’événements, mais comme une lente construction intérieure, façonnée par les idées que l’on se fait de soi-même, et Wayne Dyer, avec cette clarté tranquille qui le caractérise, nous rappelle que beaucoup de nos difficultés viennent simplement de la place démesurée que nous accordons à l’ego, ce mécanisme qui tente de définir “qui nous sommes” à travers ce que nous possédons, ce que nous accomplissons ou ce que les autres pensent de nous, alors que, derrière ces couches successives, demeure toujours quelque chose de plus simple, de plus stable et de plus vrai.
Dyer décrit quatre stades que la majorité d’entre nous traverse, parfois sans en être conscient, comme des niveaux où l’on apprend, puis où l’on se détache, progressivement, de ce qui nous limitait jusque-là, et ce chemin ressemble moins à une lutte qu’à un dépouillement, une manière de revenir, pas à pas, vers une identité plus libre.
1. “Je suis ce que j’ai” : Lorsque l’identité se construit sur la possession
Au premier stade, l’individu s’imagine être la somme de ses biens, et plus il accumule, plus il croit exister, comme si la valeur d’un être humain pouvait se mesurer à la taille de sa maison, à la marque de sa voiture ou au nombre d’objets qu’il parvient à réunir autour de lui.
Mais cette illusion est fragile, car il suffit d’une perte, d’un accident, d’un changement inattendu pour que tout s’écroule intérieurement, comme si la disparition de l’avoir menaçait la disparition de l’être, créant une peur constante de manquer, de perdre ou de ne plus suffire.
Les signes couramment rencontrés sont un fort attachement aux objets, une comparaison fréquente, et une inquiétude à l’idée de perdre ses acquis.
Et pourtant, dès que l’on comprend que l’on n’est jamais ce que l’on possède, mais seulement celui qui en fait usage, quelque chose se détend, et une autre forme de stabilité commence à apparaître.
2. “Je suis ce que je fais” : Lorsque la valeur dépend de la performance
À ce second stade, l’ego se déplace de l’avoir vers le faire, et l’individu se définit par ce qu’il accomplit : son métier, ses résultats, ses projets, sa capacité à produire quelque chose de visible, comme si sa valeur dépendait de la quantité d’efforts fournis ou de la reconnaissance obtenue.
C’est un stade très courant, surtout dans les sociétés où la réussite se mesure en vitesse, en rendement ou en productivité, mais il fatigue l’être humain, car il crée une équation dangereuse: “si je réussis, je vaux quelque chose, mais si j’échoue, je vaux beaucoup moins”.
Ici les signes courants sont un besoin constant de prouver sa valeur, une peur de l’échec ou du jugement, ou bien une difficulté à se reposer sans culpabilité.
Ici encore, lorsque l’on réalise que la valeur d’un être ne dépend pas de ses performances, mais de ce qu’il est profondément, un espace intérieur s’ouvre, laissant place à un peu plus de respiration.
3. “Je suis ce que les autres pensent de moi” : Lorsque l’identité se reflète dans le regard extérieur
Le troisième stade est souvent le plus subtil : on croit exister à travers l’opinion des autres, et l’on devient presque un funambule émotionnel, avançant sur un fil tendu entre l’approbation et la peur du rejet.
On ajuste son comportement, on façonne son image, on cherche à plaire, à éviter les conflits, à se faire aimer, et l’on en arrive parfois à trahir ses propres élans pour conserver l’illusion d’être apprécié.
A ce troisième stade, les signes deviennent une peur du jugement, un besoin constant de validation, et donc bien souvent une difficulté à être authentique.
Et pourtant, la liberté commence précisément là où l’on ose être vrai, même si cela dérange, même si cela surprend, même si cela ne cadre pas parfaitement avec ce qu’attendaient les autres.
4. “Je suis” : Lorsque l’ego cesse de définir l’être
Le quatrième stade n’est pas une conclusion, mais une transformation silencieuse, une libération. Car l’individu cesse de se définir par ce qu’il a, par ce qu’il accomplit ou par ce que les autres perçoivent de lui.
Il découvre un espace intérieur plus stable, plus simple, où l’identité ne dépend plus d’un rôle ni d’une performance, mais d’une présence, une manière d’être au monde qui n’a plus besoin d’artifice, ni de masque, ni de justification.
Atteindre ce dernier stade, c’est obtenir une paix intérieure durable, un détachement naturel des choses, et enfin une cohérence entre pensées, paroles et actions.
À ce stade, l’être humain ne cherche plus à prouver qu’il existe, car il existe, tout simplement, et cela suffit.
Avancer d’un stade à l’autre avec conscience et douceur
Les quatre stades décrits par Wayne Dyer ne sont pas des jugements, ni des catégories rigides, mais des étapes d’apprentissage que chacun traverse à son rythme, parfois en faisant des allers-retours, parfois en mélangeant plusieurs stades en même temps.
L’important n’est pas de se précipiter vers le dernier, mais de reconnaître honnêtement où l’on se trouve aujourd’hui, et d’observer avec douceur les illusions qui ont façonné notre identité, non pour les condamner, mais pour s’en libérer peu à peu.
Car, derrière ces couches successives, demeure un être simple, stable et profond, qui n’a jamais cessé d’exister, et qui n’attend qu’une chose, que vous vous souveniez enfin de ce que vous êtes, au-delà de l’avoir, du faire et du paraître.
“Avec Amour”. — changer ma vie